Merci pour ce moment vraiment magique, attendu et même temps, dans sa réalité, complètement… inattendu. J’avais un peu un double regard, spectateur et ami. Je ne pense pas que l’un contredise l’autre…

Le ton était incroyable ; j’ai le sentiment d’avoir vu l’un et l’autre pour la première fois comme ça. Embarqué dans un ton, un registre, très fin, subtil, énergique, attentif et attentionné. Une complicité évidente, qui s’est cristallisée, comme vous l’avez dit, très récemment (sur une semaine) mais dont on sent qu’elle s’est construite peu à peu car elle semble ‘ancienne’ (sentiment de ‘compagnons de route’).

C’était très pro’ tout en mobilisant les instruments d’une façon simple, sans virtuosité aucune, comme si leur musicalité allait de soi. Le mélange lecteur – chant était parfait. Aussi un dialogue du féminin et du masculin très fort mais très subtil. Un aller retour entre l’un et l’autre (par ex. la voix de Joël versus la position physique de Diana sur le cajon).

L’espace a été bien investi, et le mur artistes / public, vital mais à subvertir tout le temps, est tombé quand par exemple “Comme ils disent” a été interprété au milieu des gens. C’est un ‘débordement’ super utile et joyeux, et généreux. C’est une superbe étape, improbable mais extrêmement réussie. Comme une rencontre incontournable qui aurait demandé pour avoir lieu que chacun fasse un bout de chemin, avant. Pour que le ‘naturel’ ait lieu au moment le plus juste de la rencontre (pas un an avant, pas un mois avant, juste là).

C’était un vrai spectacle, court, pas très long. Mais un spectacle dans le sens où il y a vraiment quelque chose d’unique, d’extra-ordinaire, qui se joue devant nous. Vous étiez là, en chair et en os ; c’était vous. Et en même temps, pendant le temps du spectacle, on (le public) est transporté ailleurs. Un monde sensible qui, bien que fait de vous, ne vit que le temps du spectacle.

C’était une première et on se dit qu’il y aura des suites, forcément. Encore merci pour ce très beau moment !